Maison à 15 euros : "L'Etat se comporte comme un promoteur immobilier"

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Pepin la Bulle
00martedì 23 dicembre 2008 19:59
Maisons à 15 euros: l'état comme un promoteur immobilier

Le Monde
23/12/2008

Intervista a Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre


Christine Boutin a remis, lundi 22 décembre, les clés de leur propriété aux deux premiers bénéficiaires de la "maison à 15 euros par jour", à Ambérieu-en-Bugey dans l'Ain. Le dispositif est loin de faire l'unanimité. Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, critique le manque de transparence de l'Etat, quant à l'effort financier réellement demandé aux ménages bénéficiaires.

La "maison à 15 euros" s'inscrit dans une volonté plus large du président de la République de faire de la France "un pays de propriétaires". Encourager l'accès à la propriété, plutôt que la location sociale, est-ce une bonne stratégie ?

Patrick Doutreligne : S'il s'agit d'augmenter le taux de propriétaires en France, actuellement de 57 %, pourquoi pas. Mais les positions dogmatiques nous gênent. Quand on veut à tout prix favoriser l'accès à la propriété, on risque de pousser à l'endettement des ménages trop justes financièrement. Aux Etats-Unis, on a vu les conséquences d'une telle politique, où le moindre incident – chômage, maladie, hausse des taux d'intérêt ou difficultés bancaires – peut être dramatique pour le ménage concerné : en un an, 2,1 millions de ménages se sont fait expulser de leur logement. Faire croire que ce sont les mêmes personnes qui peuvent accéder à la propriété et au logement social, c'est fallacieux. Certes, si on peut aider certains à accéder à la propriété privée, c'est très acceptable, mais il faut s'assurer que ces ménages s'engagent en connaissance de cause.
Par ailleurs, ce n'est pas la "maison à 15 euros" qui va inciter les promoteurs à construire. On n'a jamais construit des maisons en six mois, entre le moment où on décide de construire et le moment où on nous remet les clés. C'est beaucoup plus long. Les premières "maisons à 15 euros" remises hier à leur propriétaire avaient en fait une autre destination. Il y a eu un effet de captation politique pour les faire rentrer dans ce dispositif.

Ce dispositif ne risque-t-il pas de pousser des ménages n'en ayant pas les moyens à s'endetter?

Le ciblage de ménages disposant d'un revenu entre 1 500 et 2 000 euros semble correct. Mais on est très sceptiques sur les effets marketings de cette mesure. La maison Borloo à 100 000 euros avait déjà fait un flop [800 maisons construites contre 20 000 à 40 000 promises]. La maison n'était à 100 000 euros qu'à condition que le foncier soit gratuit. Le dispositif était attractif sur le papier, mais il dépendait de la bonne volonté des communes à donner du terrain gratuit. L'avantage de la "maison à 15 euros", c'est qu'elle prend bien en compte le foncier, mais à quel prix ? A-t-on expliqué aux bénéficiaires qu'ils s'engagent pour un endettement de 40 ans (de 20 à 25 ans pour la maison proprement dite et de 15 ans pour le terrain) ? Ce sont des prêts très aléatoires. En Espagne, où l'on a accordé des prêts à 40 ou 50 ans, la situation est aujourd'hui catastrophique.

Est-ce que le gouvernement a fait ce travail de pédagogie et d'accompagnement des ménages?

Je crains que non. La maison coûte plus que 15 euros par jour : 750 euros par mois en fait, soit 25 euros par jour. Ce sont les aides au logement qui permettent de réduire ce coût à 450 ou 500 euros par mois. Mais les aides diminuent au fur et à mesure que les enfants grandissent. Un jeune couple avec un seul salaire et deux enfants pourra s'en sortir si sa situation évolue, qu'il touche un deuxième salaire par exemple. Mais un ménage à 1 500 euros, qui dix ans plus tard touche toujours 1 500 euros, en ayant perdu son aide au logement car son enfant aura grandi, devra alors payer 750 euros par mois, soit un taux d'effort de 50 % !

Nous voulons que l'Etat mette en place une information obligatoire et objective, à travers notamment des ADIL (agences départementales d'information sur le logement). Les bénéficiaires de la "maison à 15 euros" doivent avoir eu la bonne information sur l'engagement sur 40 ans, sur l'effort à fournir aujourd'hui et demain, sur l'évolution de l'APL, etc. Pour l'instant, on a l'impression que l'Etat se comporte comme un promoteur immobilier. Il vend un produit, en ne donnant que les aspects positifs et en occultant les aspects négatifs. Par exemple, l'Etat ne dit pas que ces maisons se trouvent souvent loin des villes, là où le foncier est moins cher, que les couples devront peut-être investir dans une deuxième voiture, qu'ils auront des dépenses supplémentaires d'énergie, soit pour se déplacer, soit pour se chauffer...
La "maison à 15 euros", c'est la consécration du modèle pavillonnaire, assez éloigné de la "ville compacte" chère au Grenelle de l'environnement. Qu'en est-il alors de l'"appartement à 15 euros", annoncé par Christine Boutin ?


Le modèle pavillonnaire répond à une logique du marché : plus les centre-villes sont chers, plus les ménages modestes se retrouvent en périphérie. C'est ainsi que l'on fait de l'étalement urbain, qui coûte cher à la société, pollue, et dont les ménages modestes pâtissent en premier lieu. Le Grenelle de l'environnement a eu l'intelligence de vouloir renverser ce modèle, mais la "maison à 15 euros" s'inscrit à contre-courant de cette ambition. Le dispositif étendu aux appartements nous semble en revanche plus intéressant, car il gomme ce défaut de l'étalement urbain. Nous y serons donc très attentifs.


Propos recueillis par Mathilde Gérard



[SM=g1747522] (pour le plaisir de l'utiliser...)

dgambera
00mercoledì 24 dicembre 2008 13:33
Re:
Pepin la Bulle, 23/12/2008 19.59:

Case a 15 euro: lo stato come un promotore immobiliare

Le Monde
23/12/2008

Intervista a Patrick Doutreligne, delegato generale della Fondazione Abbé-Pierre


Christine Boutin ha recapitato, lunedì 22 dicembre, le chiavi della loro proprietà ai due primi beneficiari della "casa a 15 euro al giorno", a Ambérieu-en-Bugey nell'Ain. La disposizione è lontana dal far l'unanimità. Patrick Doutreligne, delegato generale della Fondazione Abbé-Pierre, critica la mancanza di trasparenza dello Stato, riguardo lo sforzo finanziario realmente chiesto alle famiglie beneficiarie.

La "casa a 15 euro" s'iscrive in una volontà più ampia del presidente della Repubblica di fare della Francia "una nazione di proprietari". Incoraggiare l'accesso alla proprietà, piuttosto che l'affitto sociale, è una buona strategia?

Patrick Doutreligne : Se si tratta di aumentare il tasso di proprietari in Francia, attualmente del 57%, perchè no. Ma le posizioni dogmatiche ci ostacolano. Quando si vuole a tutti i costi favorire l'accesso alla proprietà, si rischia di spingere le famiglie all'indebitamento finanziario eccessivo. Negli USA, si sono viste le conseguenze di tale politica, dove il minimo incidente – licenziamento, malattia, rialzo dei tassi di interesse o difficoltà bancarie – può essere drammatico per la famiglia coinvolta: in un anno, 2,1 milioni di famiglie si sono fatte espellere dal loro alloggio. Far credere che queste sono le stesse persone che possono accedere alla proprietà e all'alloggio sociale, è fallace. Certo, se si può aiutare alcuni ad accedere alla proprietà privata, è accettabilissimo, ma bisogna assicurarsi che queste famiglie lo facciano con cognizione di causa.
Comunque, non è la "casa a 15 euro" che inciterà i promotori a costruire. Non si sono mai costruite case in 6 mesi, dal momento in cui si è deciso di costruire al momento in cui si sono consegnate le chiavi. Ci vuole molto più tempo. Le prime "case a 15 euro" consegnate ieri ai loro proprietari avevano infatti un'altra destinazione. Ha avuto un'effetto di captazione politica per farle rientrare in questa disposizione.

La disposizione non rischia di spingere le famiglie che non hanno mezzi ad indebitarsi?

Il paniere (?) delle famiglie che dispongono di un reddito tra i 1500 e i 2000 euro sembra corretto. Ma si è molto scettici sugli effetti di marketing di questa misura. La casa Borloo a 100000 euro aveva già fatto un flop [800 case costruite contro un numero promesso da 20000 a 40000]. La casa era a 100000 euro ma solo a condizione che il fondo fosse gratuito. La disposizione era attraente sulla carta, ma dipendeva dalla buona volontà dei comuni a cedere terreno gratuito. Il vantaggio della "casa a 15 euro", è che tiene bene in conto il fondiario, ma a quale prezzo? E' stato spiegato ai beneficiari che si indebitano per 40 anni (da 20 a 25 anni per la casa propriamente detta e da 15 anni per il terreno) ? Questi sono prestiti molto aleatori. In Spagna, dove ci si è accordati per prestiti a 40 o 50 anni, la situazione è oggi catastrofica.

Il governo ha fatto questa operazione di pedagogia e di accompagnamento delle famiglie?

Io temo di no. La casa costa più di 15 euro al giorno: 750 euro al mese infatti, sono 25 euro al giorno. Ci sono gli aiuti all'alloggio che permettono di ridurre i costi a 450 o 500 euro al mese. Ma gli aiuti diminuiscono al crescere dei figli. Una giovane coppia con un solo salario e due figli potrà farcela se la sua situazione si evolve, che sia abbia un secondo stipendio ad esempio. Ma una famiglia a 1500 euro, che 10 anni dopo ha sempre 1500 euro, avendo perduto il suo aiuto all'alloggio perchè i figli saranno cresciuti, dovrà pagare 750 euro al mese, ossia un tasso di sforzo del +50%!

Vogliamo che lo Stato metta in piazza un'informazione obligatoria e obiettiva, attraverso l'ADIL (agenzie dipartimentali d'informazione per l'alloggio). I beneficiari della "casa a 15 euro" devono avere avuto la buona informazione sull'impegno a 40 anni, sullo sforzo da fornire oggi e domani, sull'evoluzione dell'APL, etc. Per adesso, si ha l'impressione che lo Stato si comporti come un promotore immobiliare. Vende un prodotto, non dando altro che gli aspetti positivi e nascondendo gli aspetti negativi. Per eesempio, lo Stato non ha detto che queste case spesso si trovano lontane dalle città, laddove il terreno è meno caro, che le coppie dovranno forse investire in una seconda macchina, che avranno delle spese aggiuntive per l'energia, sia per spostarsi, sia per riscaldarsi...
La "casa a 15 euro", è la consacrazione del modello pavillonnaire, molto lontano dalla "città compatta" cara a Grenelle dell'ambiente. Che ne è quindi dell'"appartamento a 15 euro", annuncia Christine Boutin ?


Il modello pavillonnaire risponde a una logica del mercato: più i centri delle città sono cari, più le famiglie modeste si ritrovano in periferia. E' così che si fa l'insediamento urbano, che costa caro alla società, inquina, e del quale le famiglie modeste patiscono per prime. La Grenelle dell'ambiente ha avuto l'intelligenza di voler invertire questo modello, ma la "casa a 15 euro" s'iscrive controcorrente a questa ambizione. La disposizione estesa agli appartamenti ci sembra più interessante, perchè cancella il difetto dell'installazione urbana. Saremo dunque molto attenti.










La mia solita traduzione.
laplace77
00mercoledì 24 dicembre 2008 18:48
Re: Re:
dgambera, 24/12/2008 13.33:




La mia solita traduzione.




merci beaucoup

[SM=g1747536]

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