"Les rats, les vautours et les prêts à risques" (par Sylvain Cypel)
Un articolo pubblicato domani da Le monde sui piccoli proprietari americani, prime vittime dei subprimes.
L'articolo è molto lungo: do solo il link e alcuni brani:
www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-957527@51-89366...
United Home, explique le militant, "ne vise pas les pauvres, mais fait miroiter l'accession à la propriété aux basses classes moyennes. Ensuite, il se paye sur la bête". Le candidat à la propriété se voit proposer un "no doc" ou un "low doc loan" - un prêt nécessitant pas ou peu de justificatifs, mais à taux évolutif.
L'agence immobilière Team Mates Realty lui a tout fourni : le courtier, l'organisme de crédit (Long Beach Mortgage, une filiale de Washington Mutual), le contrat. Le prêt est divisé en deux, une partie fixe, l'autre évolutive. Elle sort le dossier de son sac. Le fixe : 956,34 dollars par mois ; l'évolutif : 2 646,87 dollars par mois. Du moins au départ. Sachant que son salaire mensuel avant impôts atteint 2 850 dollars, et compte tenu des 900 dollars que lui donne sa fille pour la location du rez-de-chaussée, faites le compte. Revenus : 3 750 dollars. Remboursement : 3 600 dollars. Durée du prêt : quarante ans... Comment une société de crédit se couvre-t-elle devant une telle impossibilité de remboursement ? La signature de la vente est rapide.
"Tout est parfait", estime Leesa Shapiro, son avocate. Les juristes du banquier et de l'agent immobilier, qui ont rédigé les contrats de vente et de prêt, n'y voient rien à redire. Elle n'avait qu'à signer, "là, là et là". "Rentrée chez moi, je me suis sentie mal. J'avais fait une bêtise, mais je ne savais pas laquelle." Plus tard, trop tard, en relisant son contrat, Milagro s'apercevra que le courtier, Nick Mangianara, avait inscrit à la ligne "revenus" : "16 000 dollars par mois"...
Pourquoi s'est-elle embarquée dans cette folie ? "Mes enfants me disaient : "Tu es nulle, tu n'as rien à toi." En Amérique, quand vous n'êtes pas propriétaire, vous n'êtes personne. Je me suis dit que je pouvais y arriver."
Que l'affaire remonte aux années 1990 n'étonne pas John Taylor, président de la NCRC (National Community Reinvestment Coalition), un lobby qui, à Washington, représente quelque 600 ONG d'action sociale. "Les prêts prohibitifs existent chez nous depuis vingt ans, rappelle-t-il. Dès 2002, nous avons senti poindre la crise. La moitié des contractants n'auraient jamais dû se voir proposer ces prêts. Mais intermédiaires et brokers à Wall Street se faisaient de telles commissions !"
En 2006, les prêts hypothécaires à risque ont connu leur apogée. "Or les problèmes commencent généralement au bout de deux ans, dit Lionel Ouellette. 2008 s'annonce terrible."